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Vaincre le syndrome de l'imposteur 👊

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Vaincre le syndrome de l'imposteur 👊

Les 4 étapes de la compétence ; tu n'es pas paresseux, tu as peur

Laodis
Nov 3, 2021
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Lorsqu’il Ă©crivait son chef d’oeuvre “Les raisins de la colĂšre”, pour lequel il reçut le Pullitzer, John Steinbeck confiait Ă  son carnet “Je ne suis pas un auteur. J’ai dupĂ© tout le monde, Ă  commencer par moi-mĂȘme.”

Les exemples de prodiges qui se sentent illĂ©gitimes abondent. Kafka gardait un journal dans lequel il prĂ©tendait se sentir “totalement inutile” ; Tom Hardy affirme qu’il n’a aucune idĂ©e de ce qu’il fait ; Lady Gaga se sent parfois comme une loser Ă©tudiante qu’il faut sortir du lit par respect pour ses fans.

Le syndrome de l’imposteur n’a jamais Ă©tĂ© plus d’actualitĂ©, et c’est pour moi le plus gros obstacle Ă  la rĂ©ussite individuelle. Alors il faut apprendre Ă  le connaĂźtre, et Ă  le dompter.

Permis de créer

Depuis un an, je travaille sur un projet de film. La premiĂšre question qu’on me pose systĂ©matiquement est la suivante :

“Ah bon ? Mais t’as pas fait d’études de cinĂ©ma, si ?”

Outre l’implication qu’il faudrait recevoir la signature d’une institution pour avoir une sorte de “permis de crĂ©er”, cette question implique aussi que si on n’a pas appris une compĂ©tence dans les 20 premiĂšres annĂ©es de notre vie, on est condamnĂ©s Ă  regarder les autres la pratiquer sans pouvoir y toucher.

Pourtant, tout comme l’entrepreneuriat, l’art ne s’apprend pas Ă  l’école. Il s’apprend avec un peu de thĂ©orie et beaucoup de pratique.

Sur ce projet, je partais de trĂšs loin. Entre les castings avec des comĂ©diens qui Ă©taient dĂ©jĂ  sur les planches quand j’étais nourri au biberon et les rĂ©unions techniques oĂč la moitiĂ© des mots m’étaient inconnus, les premiers mois ont Ă©tĂ© difficiles.

J’ai Ă©tĂ© massivement confrontĂ© au syndrome de l’imposteur, et pour l’apprĂ©hender, j’ai dĂ©cidĂ© de mieux le comprendre.

4 étapes dans la compétence

Le chercheur Maslow, connu pour sa fameuse pyramide, a aussi travaillé sur la compétence. Il décrit 4 phases de progression dans la compétence :

  • D’abord, l’incompĂ©tence inconsciente : “je ne sais pas que je ne sais pas”. Avant de dĂ©couvrir un domaine, on sous-estime souvent sa richesse, et on a tendance Ă  penser que s’y confronter sera facile.

  • Ensuite, l’incompĂ©tence consciente : “je sais que je ne sais pas”. On a suffisamment grattĂ© la surface d’un sujet pour en voir la profondeur, et on a le vertige. Par oĂč commencer ?

  • Puis la compĂ©tence consciente : “je sais que je sais”. On a passĂ© suffisamment de temps Ă  apprendre et on commence Ă  se sentir en maĂźtrise.

  • Enfin, la compĂ©tence inconsciente : “je ne sais pas que je sais”, quand on maĂźtrise tellement un sujet qu’on a l’impression qu’il est facile.

The Four Stages Of Competence. There are four stages of developing
 | by  Zainab Zaki | Medium

Le syndrome de l’imposteur apparaĂźt en gĂ©nĂ©ral dans deux de ces domaines.

Lorsqu’on sait qu’on ne sait pas, on est hors de notre zone de confort, en phase d’apprentissage. On est dĂ©passĂ©. On ignore pourquoi ceux qui collaborent avec nous tolĂšrent notre prĂ©sence, et ce qu’on peut leur apporter.

Lorsqu’on ne sait pas que l’on sait, on a le problĂšme inverse. Puisqu’on maĂźtrise tellement le sujet qu’il nous paraĂźt facile, on se sent illĂ©gitime Ă  s’en targuer et on devient humble.

Par consĂ©quent, on est condamnĂ©s Ă  confronter ce syndrome dĂšs qu’on apprend quelque chose de nouveau.

Personne ne se sent jamais légitime

Car sortir de sa zone de confort est une condition indispensable Ă  tout apprentissage. Sortir de sa zone de confort, c’est prendre des risques pour en tirer un rĂ©sultat.

Et les individus passionnĂ©s ne cessent jamais d’apprendre. Ils sont par consĂ©quent nĂ©cessairement exposĂ©s au syndrome de l’imposteur, quel que soit leur niveau d’expertise.

Denis Villeneuve, le rĂ©alisateur de Dune, confiait rĂ©cemment dans une interview qu’il avait Ă©tĂ© trĂšs surpris par l’attitude du compositeur Hanz Zimmer lorsqu’il travaillait sur la bande originale du film.

“Il a pris Ă©normĂ©ment de risques”, dit Villeneuve, “il doutait de chaque chose qu’il me proposait, alors que je trouvais ça extraordinaire. Il est totalement sorti de sa zone de confort.”

Hans Zimmer avec le syndrome de l’imposteur. T’imagines ?

Le prix d’un environnement compĂ©tent

On s’est tous dĂ©jĂ  retrouvĂ©s dans une rĂ©union en se disant “Qu’est-ce que je fais lĂ  ?” On a tous dĂ©jĂ  reçu un compliment oĂč on s’est dit “Quelqu’un pense vraiment ça de moi ? Moi qui me connaĂźt avec tous ces dĂ©fauts, tous ces doutes ? Moi qui n’ai aucune idĂ©e de ce que je fais ?”

Pourtant, un environnement avec des gens que l’on admire est indispensable à cultiver. “Be the stupidest person in the room.”

Chercher Ă  s’entourer de gens trĂšs compĂ©tents et francs, c’est augmenter massivement ses exigences envers soi, mais c’est le meilleur moyen d’apprendre vite.

Une complĂ©mentaritĂ© entre individus mĂšne nĂ©cessairement Ă  une admiration de l’autre, et Ă  son propre syndrome de l’imposteur sur certains sujets.

C’est le prix Ă  payer pour avancer. C’est aussi un mal difficile Ă  reconnaĂźtre, tant il peut apparaĂźtre sous des atours sĂ©duisants.

Perfectionnisme & procrastination

“Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”, disait Camus.

L’excuse pour se prĂ©lasser dans la thĂ©orie plutĂŽt que l’action, c’est souvent le perfectionnisme.

Dans son livre “Big Magic”, Elizabeth Gilbert nous confie qu’un de ses camarades de classe, qui Ă©crivait des textes magistraux, refusait de les publier car il les considĂ©rait imparfaits.

Pour lui, c’était une forme de courage ; pour elle, c’était l’inverse. Il Ă©tait terrifiĂ© du jugement des autres.

“Je pense que le perfectionnisme est juste une forme de peur qui porte une robe Ă  dentelles et des talons aiguilles”, Ă©crit-elle. Le diable s’habille en Prada.

Camus illustre cela magistralement dans “La Peste”, oĂč l’un de ses personnages passe l’intĂ©gralitĂ© du roman Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  la premiĂšre phrase de son livre, qu’il finit par trouver sur son lit de mort.

Rester bloqué à cette premiÚre phrase était son moyen de ne pas affronter la difficulté et la discipline requises pour écrire son bouquin.

Et si le perfectionnisme est une forme élégante de la peur, alors la procrastination en est une incarnation grossiÚre, en sandales crocs et en tee shirt graisseux.

“You’re not lazy, you’re afraid” me disait un ami. La paresse sert d’excuse Ă  la peur de l’échec.

RĂ©aliser qu’on n’est ni perfectionniste ni paresseux, mais qu’on a peur, est le premier pas vers le diagnostic. Et aprĂšs le diagnostic vient la rĂ©solution.

Your favorite kind of shit sandwich

Car l’unique maniĂšre de surmonter le syndrome de l’imposteur, c’est d’ĂȘtre suffisamment dĂ©terminĂ© pour affronter nos craintes rĂ©guliĂšrement et pendant une longue pĂ©riode.

L’auteur Mark Manson a cette formule cocasse : “What’s your favorite kind of shit sandwich ?”. Il sous entend que chaque mĂ©tier, chaque activitĂ©, vient avec son lot de dĂ©sagrĂ©ments.

Ainsi, notre objectif ne doit pas ĂȘtre de rĂȘver Ă  une activitĂ© sans problĂšmes, car cela serait pure utopie, mais de trouver celle oĂč les dĂ©fauts sont les plus supportables pour nous.

Le but n’est pas de ne jamais ĂȘtre confrontĂ© Ă  ce fameux syndrome, mais bien de le dompter, de le traiter comme un mal nĂ©cessaire pour accomplir notre travail.

Alex Honnold, le grimpeur qui a escaladĂ© l’un des murs les plus difficiles du monde en free solo, c’est Ă  dire sans corde, a expliquĂ© ça en ces termes : “Je n’essaie pas de supprimer ma peur, j’essaie d’élargir ma zone de confort.”

Or, le plus important quand on s’éloigne de sa zone de confort, c’est de savoir pourquoi.

Mesure de la réussite

Car la seconde question qu’on me pose systĂ©matiquement, c’est “Si tu n’as pas prĂ©vu de rentabiliser ton projet, c’est juste de l’argent perdu ?”

Cette question ne manque jamais de surprendre. Elle est symptomatique d’une vision oĂč l’argent est un objectif plutĂŽt qu’un moyen.

Un entrepreneur ne crĂ©e pas son entreprise uniquement dans un but financier, pas plus qu’un artiste avec une oeuvre.

En fait, la condition principale de rĂ©ussite dans tous les domaines confondus c’est de voir l’argent non comme un but, mais comme un outil. Un outil qui permet soit de gagner du temps, qui est notre denrĂ©e la plus rare, soit d’augmenter notre niveau de satisfaction ou de sens.

Quand on commence un projet, il est indispensable de se demander comment on va en mesurer la rĂ©ussite. Si on est insatisfait, il faut changer d’unitĂ© de mesure jusqu’à ce que notre quotidien soit alignĂ© avec nos objectifs.

En s’enfermant dans l’angle financier, il devient trĂšs difficile d’évoluer. Car par dĂ©finition, il est impossible de prĂ©dire les rĂ©sultats d’un effort.

Un investissement pourra nous rĂ©munĂ©rer de diverses maniĂšres : avec de l’argent, mais aussi avec de la passion, du bien-ĂȘtre ou de l’expĂ©rience, qui multipliera nos espĂ©rances de succĂšs Ă  la prochaine tentative.

Et l’objectif pourra paraĂźtre trivial pour d’autres personnes, Ă  l’instar de l’interview de Quentin Tarantino, oĂč il rĂ©pond excĂ©dĂ© Ă  une journaliste qui lui demande pourquoi son film Kill Bill est si violent :

“Because it’s so much fun Jane ! Get it !”

Internet est une aubaine

Par chance, nous vivons Ă  l’ùre d’internet. Internet est le plus gros gĂ©nĂ©rateur du syndrome de l’imposteur, mais aussi le meilleur moyen de s’en affranchir. Cette technologie nous expose Ă  une concurrence de 7 milliards d’individus, ainsi qu’à l’étendue grandiose des connaissances humaines.

Mais elle est aussi une occasion inespĂ©rĂ©e d’apprendre - elle est la meilleure alliĂ©e de la dĂ©termination, car elle est le chemin le plus court entre nous et ce qui nous intĂ©resse.

Sur internet, on peut s’auto-former gratuitement, sur n’importe quel domaine. Sur internet, on peut contacter n’importe quelle personne au monde et avoir une sĂ©rieuse chance de recevoir une rĂ©ponse.

Internet a grandement facilitĂ© la prise de risque en rĂ©duisant le coĂ»t de l’apprentissage, en temps et en argent, et donc de l’échec.

Et il n’y a pas de frontiĂšre claire entre une rĂ©ussite et un Ă©chec. Parfois, on peut se satisfaire d’un “good enough”. Tout est une question d’état d’esprit.

Au fond, tout ça n’est qu’un jeu.

Peut-ĂȘtre que mon film sera trĂšs mauvais. Pourtant, je ne regrette pas une seconde ou euro investi.

Pourquoi ?

Because it’s so much fun, Jane !

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