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Dans cette période de CoVid, où chaque entrepreneur est confronté à des problèmes hors de son contrôle, il est vital de garder le cap et de résister à la tentation de s’apitoyer sur son sort.
Un grand classique à ce sujet est le post datant de 2011 de Ben Horowitz, fondateur du fonds Andreessen Horowitz et auteur du livre “The hard thing about hard things” (lecture indispensable pour les entrepreneurs ces jours-ci). Il y raconte comment il a vécu la bulle tech de l’année 2000 alors que sa première startup était en pleine croissance, et échappé de justesse à la faillite.
Je l’ai traduit pour vous insuffler un peu d’énergie - à ceux qui le découvrent comme à ceux qui ont besoin de le relire 👇
Tout le monde s’en fout
-Ben Horowitz
Il y a dix ans, lorsque je dirigeais Loudcloud , je me suis demandé: “Comment aurais-je pu être préparé à ce qui m’arrive ? Comment aurais-je pu savoir que la moitié de nos clients fermeraient boutique ? Comment aurais-je pu savoir qu’il deviendrait impossible de lever des fonds auprès d’investisseurs privés ? Comment aurais-je pu anticiper qu’il y aurait seulement 19 entrées en bourse en 2001, après 221 en l’an 2000 ? Qui pourrait attendre de moi que j’accomplisse des miracles dans cette situation ?”
Tandis que je m’apitoyais sur mon sort, je suis tombé sur une inverview du coach de football américain célèbre Bill Parcells. Il expliquait qu’il avait vécu un dilemme similaire quand il est devenu coach principal de son équipe. Durant sa première saison à entraîner les New York Giants, une série de blessures accabla ses joueurs. Il s’inquiétait sans cesse de l’impact de ces estropiés sur ses chances de succès cette saison, car il était déjà bien assez difficile de gagner avec ses joueurs titulaires pour pouvoir se permettre de n’aligner que des remplaçants. Quand son ami et mentor Al Davis, le propriétaire des Raiders, l’appela pour prendre des nouvelles, Parcells lui manifesta ses inquiétudes: “Al, je ne vois pas comment nous pouvons gagner sans nos meilleurs joueurs. Qu’est-ce que je dois faire ?” Davis répondit: “Bill, tout le monde s’en fout, entraîne ton équipe”.
C’est sans doute le meilleur conseil possible pour un CEO. Car, vois-tu, tout le monde s’en fout. Quand ça se passe mal dans ta boîte, tout le monde s’en fout. Les médias s’en foutent, tes investisseurs s’en foutent, tes équipes s’en foutent, même ta mère s’en fout. Tout le monde s’en fout.
Et ils ont raison. Une excellente raison de planter ta boîte ne préservera pas un dollar de tes investisseurs, ne sauvera pas l’emploi d’un membre de ton équipe, et ne t’amènera pas un seul nouveau client. Ça ne te fera pas non plus te sentir mieux quand tu déposeras le bilan.
Toute l’énergie mentale que tu déploies pour trouver des excuses serait bien mieux utilisée à essayer d’identifier l’unique voie, quasi indiscernable, qui te fera sortir du chaos. Il vaut mieux ne pas passer une seconde à réfléchir à ce que tu aurais pu faire et concentrer tout ton effort sur ce que tu dois faire maintenant.
Car au final, tout le monde s’en fout: sauve ta boîte.
Le lien du post: https://a16z.com/2011/10/08/nobody-cares/
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