Cette newsletter est proposée par le startup studio Pareto. Pense à t’abonner !
En de rares occasions, lorsque des startups ont réussi, on se dit que ses fondateurs ont exécuté le plan d’origine à la perfection. D’ailleurs, c’est bien souvent du storytelling ficelé a fortiori.
Pour le reste, personne n’est dupe: nobody sticks to the plan.
Pourquoi dit-on souvent que l’on investit dans des gens plutôt que dans des projets ? Parce que la vie d’une startup répond à une infinité de variables, dans un écosystème entropique : un profil, une rencontre, une décision, (un virus 🦠) peuvent altérer radicalement le cours des choses. Nous faisons confiance à un entrepreneur pour changer de plan autant de fois qu’il le faudra, en vertu des informations à sa disposition et sans perdre de vue l’objectif.
Mais alors pourquoi diable persistons-nous à défendre des roadmaps sur 3, voire 5 ans, avec une seule issue possible ? Qui sait - au mois près - quand il va ouvrir de nouveaux marchés et lesquels seront plus rentables dans 4 ans ?
Repenser les fondamentaux
Je suis tombé récemment sur ce tweet de Pavel Samsonov, qui présente 3 modèles de roadmaps, dont un qui défie le modèle établi:

1. La roadmap trompeuse (celle qu’on utilise tous)
Une seule sortie possible sur le long terme, pas de place à l’erreur.
Verdict: trop peu représentative de la réalité, difficile d’évaluer les alternatives
2. La roadmap honnête
Une infinité de variables à chaque étape de la progression, pour un faisceau d’issues possibles extrêmement large et imprévisible.
Verdict: trop complexe à envisager
3. La roadmap stratégique
Des changements de directions macroscopiques en fonction d’évènements probables au cours du temps.
Verdict: Et si c’était la meilleure alternative ?
La projection du risque
L’avantage principal de la roadmap stratégique, si elle est bien défendue, c’est de rationaliser le niveau de risque d’un investissement (opérationnel ou financier). Le sort d’un plugin Shopify peut se jouer à une décision: s’il est banni de la marketplace (à l’instar de Fortnite sur l’appstore), le projet ne vaut plus rien. En revanche, un service de correction d’orthographe qui peine à vendre son service à des universités peut retomber sur ses pattes en vendant ses services aux entreprises qui tiennent à leur image (voir: Grammarly). Et ça, une roadmap stratégique permet de l’envisager très tôt, et de gagner du temps sur l’exécution au moment venu.
On a tendance à ne jamais vouloir parler de “Plan B”, mais Fernando Pessoa le dira mieux que moi:
Espérer le meilleur et se préparer au pire, c’est la règle.
En conclusion…
Il est important, à des intervalles réguliers, de remettre en question des méthodes ou routines que l’on prend pour acquises - c’est de là que vient le progrès.
Reste à démocratiser le modèle auprès des investisseurs… qui s’y colle ? 🤓